May 29, 2009

Emotional Reunion - Retrouvailles émouvantes

I don't even know where to start...
The past few days have been so emotionally charged, that just thinking of it gives me misty eyes.

When the plane landed in Tacloban, we had another 2 and a half hour ride to take. The scenery was marvelous. There were magnificent nippa houses (traditional huts) with designed patterns made with leaves. The landscape brings together valleys, seashore and huge volcanic mountains. Everything is right here at once. I remember back from 1981 everything was so green, with huge plants and magnificent flowers.

As we approached Biliran, I was feeling so good. The air was welcoming, the scenery was just as I remembered it. At the same time I was afraid to breathe. As if everything could disappear in a swoop! I was a little tense. I hoped my expectations were not too high...

We arrived in Baranguay Bato. Back in 1981, it was a community of 300 persons, living by the South China Sea. There was no electricity on the island. The village was living at the pace of the sun. I might be wrong, but I believe all of the houses were nippa houses. It was a magnificent place, which, to me, was the exact picture of paradise. Now in 2009, I have the same impression of beauty and greenery. However, things have changed a lot. There is now a cement road that traverses the village. It is also a lot bigger now. Some of the families moved to the top of the road since the last big typhoon, which damaged a lot of beach houses. There is also a new Baranguay Bato close to the elementary school. The Trani now reside just beside the school.

As we approached their houses, there were many people who came to great us. People were very happy to see Manuel, Amelia and I. There was a banderole greeting us! We are now with the Trani family. Manuel was, back in 1981, living with the Trani family and I was living in the house beside theirs, in the house of the Trani parents. They have passed away a few years ago. I would have loved to see them again.

So many faces were coming towards us. In their eyes, I recognized the same "joie de vivre", the same happiness. There were misty eyes all around. Manuel was greeted as the eldest son of the family. Since 1981, there is a picture in their living room: it is a family picture with Manuel in the center. In their heart, since all that time, he was still in that place, in that position. He is "kuya Manny" (big brother). Manuel was moved by all this attention. He even cried with joy.

I was also greeted as a Trani member. Since so long, the memory of our stay was kept fresh to them. We were surprised to realize that the Trani children (now 30 years older) believed we had stayed with them for 2 years. When we rectified this perception, the fact that we only stayed for 4 months, they were mystified: "But we have so many memories!! they replied.

On the 28th of May was the 50th wedding anniversary of the Trani. A "ney" wedding was performed, and a party followed. For the occasion, Amelia helped me find a traditional "barong" to wear (made of pineapple and silk textiles). Manuel teased me saying that I looked like a "lola" (a grand-mother) but nothing could alter the profound and proud feelings I had, to simply wear a barong. (Embroidered formal garment of the Philippines, that is a common wedding and formal attire for Filipino men as well as women)

There was a party that followed in Naval, the biggest city of Biliran. Speeches were made. Manuel and I were asked to speak. When Manuel went to the stand, silence followed in less then a second. As he spoke people were so touched, that I could hear very discrete sobs of crying. He made quite an impression. People will remember his speech for a very long time!!!

I was next. I was more than nervous. I took a deep breath and told myself: "Just speak from your heart". I told them that I was honored to be back. I expressed a sincere "Salamat po" ("thank you" in their language, the Waray-waray) to them, to have opened up their community and their lives, so I could simply come in. I told them I had learned so much while I was there, that it wass still an inspiration for me today. I told them I still have the mat on which I had slept throughout my stay in 1981, and that I still use it sometimes. I mentioned that I have a picture of Baranguay Bato in my house and that to me, their community felt like a portion of paradise.

Manuel, Amelia and I offered the Trani an album of photos I took in 1981. People were so excited to see pictures of that time. Back then a picture was a real luxury! We were asked to sing a nice Filipino song - Silayan.



Silayan at bigyan ng pag-asa
pagmamahal pusong nagdurusa
iwasan ang pag-aalinlangan
lahat ng araw kita'y mamahalin

Sa labi ng imbing kamatayan
itangi yaring pagmamahal
tulutan magtapat sayo hirang
lahat ng araw kitay' mamahalin

(click here to see a YouTube video of this song by filipino artist "Kuh Ledesma")

Below is a photo album of my return to Baranguay Bato
I will continue my story later...



Retrouvailles émouvantes

Je ne sais par où commencer…
Ces derniers jours ont été bouleversants. Juste d'y penser me donne une larme à l'oeil.

Après l'atterrissage à Tacloban, il nous restait encore deux heures et demi de transport pour nous rendre. Le paysage était merveilleux. Il y avait de magnifiques maisons nippa, des huttes traditionnelles, dont les parois portent des figures décoratives réalisées à l'aide de feuilles de palme de nipa. Le paysage est composé de vallées verdoyantes, de plages de mer et d'énormes montagnes volcaniques. Tous les éléments de la nature sont ici, au même endroit. Je me souviens qu'en 1981 tout me semblait si intensément vert, avec d'énormes plantes et des fleurs magnifiques.

À l'approche de Biliran, je me sentais tellement bien. L'air était accueillant, le décor correspondait à mon souvenir. Mais j'avais, en même temps, peur de respirer. Comme si tout pouvait disparaître en un instant! J'étais un peu tendue. J'espérais que mes attentes n'étaient pas trop élevés ...

Nous sommes arrivés à Baranguay Bato. En 1981, c'était une communauté de 300 personnes, qui vivait au bord de la mer de Chine méridionale. Il n'y avait pas d'électricité sur l'île. Le village vivait au rythme du soleil. Je me trompe peut-être, mais je crois que toutes les maisons était des maisons nippa. C'était un endroit magnifique, qui, pour moi, était à l'image du paradis. Maintenant, en 2009, j'ai la même impression de beauté et de verdure. Toutefois, il y a aussi beaucoup de changements. Il y a maintenant une route, faite de ciment, qui traverse Baranguay Bato. Le village est beaucoup plus grand. Depuis le dernier typhon, certaines familles sont déménagées en haut de la route. Cette tempête a endommagé un grand nombre de maisons qui étaient situées sur la plage. Il y a aussi une nouvelle école primaire. La maison des Trani est maintenant juste à côté de l'école.

Aloes que nous approchions de leurs maisons, plusieurs villageois sont venus nous accueillir. Ils étaient très heureux de voir Manuel, Amelia et moi. Il y avait une banderole pour nous saluer! Nous sommes maintenant de retour chez la famille Trani. En 1981, Manuel habitait avec la famille Trani. Je logeais dans la maison à côté, dans la maison des parents des Trani. Ils sont décédés il y a quelques années. J'aurais vraiment aimé les voir à nouveau.

Il y avait tellement de visages familiers qui venaient vers nous. Dans leurs yeux, j'ai reconnu la même joie de vivre. Plusieurs autour de nous avaient la larme à l'oeil. Manuel a été accueilli comme le fils aîné de la famille. Depuis 1981, il y a une photo dans leur salon: il s'agit d'une photo de famille avec Manuel au milieu. Dans leur cœur, depuis tout ce temps, il était encore en ce lieu. Il est "kuya Manny" (grand frère). Manuel était vraiment touché de toute cette attention. Il en a même pleuré de joie.

J'ai également été accueillie comme un membre de la famille Trani. Depuis si longtemps, le souvenir de notre séjour a été gardé en vie. Nous avons été surpris de réaliser que les enfants Trani (maintenant 30 ans plus vieux) ont cru que nous étions restés avec eux pendant 2 ans. Lorsque nous avons corrigé cette perception, précisant que nous n'étions restés que 4 mois, ils sont restés perplexes: "Mais nous avons tant de souvenirs!! ont-elles répondu.

Le 28 mai, nous avons célébré le 50ième anniversaire de mariage des Trani. Ils ont célébré un mariage, suivi d'une grande fête. Pour cette occasion, Amelia m'a aidé à trouver un "barong" traditionnel (fait de textiles d'ananas et de soie). Manuel me taquinait en me disant que je ressemblait à une "Lola", c'est-à-dire à une grand-mère. Mais rien ne pouvait influencer les sentiments profonds de fierté que j'avais à porter un barong. (C'est un vêtement brodé des Philippines, pour les occasions spéciales, dont les mariages)

La grande fête a eu lieu à Naval, la plus grande ville de l'île de Biliran. Des discours ont été prononcés. Manuel et moi avons été invités à prendre la parole. Lorsque Manuel s'est levé pour parler, le silence s'est fait très rapidement. Il a su réellement touché les gens, de sorte que je pouvais entendre de très discrets sanglots. Il a fait grande impression. On se souviendra de son discours pendant longtemps!

J'étais la suivante. J'étais plus que nerveuse. J'ai pris une grande respiration et je me suis dit: "Parle du fond du coeur". Je leur ai dit que j'étais honorée d'être de retour. J'ai leur ai exprimé un sincère "Salamat po" ("merci" dans leur langue, que l'on nomme le Waray-waray). Je les ai remercié de m'avoir ouvert leur communauté et d'avoir partagé leur existence avec moi, afin que je puisse simplement y entrer. Je leur ai dit que j'avais beaucoup appris durant mon séjour, et que celui-ci est toujours resté une source d'inspiration pour moi jusqu'à aujourd'hui. Je leur ai dit que j'ai encore le tapis sur lequel j'ai dormi tout au long de mon séjour en 1981, et que je continue de l'utiliser parfois. J'ai mentionné que j'ai une photo de Baranguay Bato dans ma maison et que, pour moi, leur communauté était comme un coin de paradis.

Manuel, Amelia et moi avons offert aux Trani un album de mes photos de 1981. Les gens étaient très heureux de voir des photos de cette époque. À cette époque, une photo était un véritable luxe! On nous a demandé de chanter une jolie chanson philippinoise - Silayan (voir ci-haut le clip vidéo)

4 comments:

  1. Hi Elise,

    It was nice to read your touching post. I also have waited for this moment for a long time.

    I am Irene's husband. (For those who are not aware it was Irene Trani who tracked Elise down and informed her of this event). I was unable to attend this occasion due to work commitments in Australia but I have been following your journey through your blog.

    I for one have appreciated your bi-lingual approach to your blogs!

    Thanks!!

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  2. Elise, j'en ai des frissons, la gorge serrée... ainsi que les yeux mouillés comme il se doit! remplis-toi. Des événements comme ceux-là ne se comptent habituellement que sur les doigts d'une seule main... Que c'est beau la vie!
    Elise, I have also tears in my eyes by living this experience through you. Events like this one are remarquable and happen not so often. What a wonderful life!
    Colette

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  3. Moi aussi j'en ai eu les larmes aux yeux... C'est vraiment très émouvant te lire... et avec les photos, c'est presque comme si on y était... C'est tellement beau... Est-ce que tu t'es baignée ? D'ailleurs, est-ce que les gens ont l'habitude de se baigner ?

    Une dernière question : Est-ce que Manuel était retourné à Bato depuis 1981 ? On dirait que non...

    Je crois que tu ne pourras plus nous écrire d'ici le 5 juin, as-tu dit à André... Tu nous manquera... Profites en bien et reviens nous vite...

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  4. Que d'émotions... ton récit des retrouvailles nous permet de vivre avec toi ce que tu as pu ressentir. Merci de partager ça avec nous.
    Effectivement, ton p'tit village des Phillipines si chaud à ton coeur est un coin de paradis.
    J'imagine que tu as fait part de l'existence de ton blog à tes amis Phillipinois. Salut les pour moi.

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