June 28, 2009

Eternal friendship - Une amitié éternelle

Je réalise la profondeur de l'amitié forgée lors de mon séjour ici en 1981. La force d'une forme d'amour et de respect de l'autre et de ses différences. La possibilité de l'amitié homme-femme entre une canadienne-québecoise et un philippin. Le lien presque frère-soeur qui nous unit... même après tout ce temps.

Manuel Novio, mon partenaire aux Philippines dans le cadre du projet "Jeunesse Canada Monde" de 1981, est un frère pour moi. J'ai eu la chance cette fois-ci de connaître et de rentrer dans sa famille. De devenir amie et confidente de son épouse (ce qu'on a ri ensemble) et de connaître ses deux garçons (en fait, je devrais dire "ses 2 hommes"). Une famille extraordinaire! Bien des gens doutent que l'amitié homme-femme puisse exister, et bien, je peux vous assurer que si!

J'ai revu Zaida, Claudio, Fe, Marie-Hope, Ester... Si la météo l'avait autorisé, j'en aurais rencontré bien plus le 26 juin dernier....

Avec chaque personne, un lien indéfectible, un lien qui surprend par sa force et son authenticité. Une amitié sans frontière uniquement possible que lorsqu'on a partagé des expériences de vies fortes et significatives ensemble.

C'est impressionnant de revenir dans la vie des gens, qu'on vous ouvre la porte sans gêne pour vous y inviter avec tout ce que la vie a pu apporter de beau, de difficile, d'extraordinaire et de souffrances. Ouvrir la porte à la vraie vie, sans censure. Simplement.

Une amitié internationale et éternelle


Eternal friendship
I realize the depth of friendships forged when I was here in 1981: the strength of a form of love and respect for others and their differences, the possibility of man-woman friendship between a Canadian and a Quebec-Philippines. A kind of brother-sister link that unites us, even after all this time.

Manuel Novio, my partner in the Philippines as part of the "Canada World Youth" project of 1981, is a brother to me. I was lucky this time to meet and become part of his family. To become friend and confidante of his wife (how much we laughed) and to meet his boys (who are now 2 men). What an extraordinary family! Many people doubt that the friendship between men and women may exist. Well, I can assure you that it can!

I have met again Zaida, Claudio, Fe, Marie-Hope, and Ester. If the weather had permitted, I would have met many more on June 26.

With each person, an unbreakable link, a link that surprises by its strength and authenticity. Friendships without borders made possible because we shared strong and meaningful experiences together.

It is impressive to return to people's lives. That they would open their door without discomfort, to invite you with all that life has been able to provide, with its share of beauty, difficulty, extraordinary, and sufferings. Opening the door to real life, without censorship. Simply.

An international and eternal friendship.

Working in a sari-sari in Quezon (metro Manila)

After the mention of "sari-sari" in one of my travel notes, a few weeks ago, I spent the evening yesterday working in one in a popular district of Quezon. This is my friend's Zaida shop. She taught me the secrets of a sari-sari: how to empty a bottle of soda in a small plastic bag for passersby, the price of all items in individual bags (coffee, soap, salt, pepper, shampoo, flavored broth, cooking oil, or candles). She explained that some people manage to extract 2 or 3 uses from these single portions. I met people from the area (youth, children, a transvestite, which is very common in the Philippines). I met the locals! They were all surprised at the sight of the new "sales clerk". I laughed with the children who helped me remember to say "Balikan" to each customer ("come back soon"). I even scared a few clients who thought they were seeing a "white lady", a ghost. Oops! Sorry!

I appreciated being introduced to the sari-sari business. This was the occasion to enter the reality of the neighborhood, and to share their lives, simply. It's great to have a good friend like Zaida, who allowed me to experience this.

It's great to have so many good friends in another country!
I feel privileged.

Vendeuse dans un sari-sari à Quezon (Manille métropolitain)
Après avoir parlé des "sari-sari" dans une de mes notes de voyage, il y a quelques semaines, j'ai passé la soirée d'hier à y travailler, dans un quartier populaire de Quezon. Il s'agit de la boutique de Zaida. Elle m'a appris tous les secrets d'un sari-sari... comment transvider une bouteille de boisson gazeuse dans un petit sac en plastique pour vendre aux passants, le prix de tous les objets en sachets individuels (café, savon, sel, poivre, shampoing, bouillon de saveur, huile à cuisson, chandelle, etc.). Elle m'a expliqué que certaines personnes ménagent les sachets individuels pour en soutirer 2 ou 3 usages. J'ai pu rencontrer les gens du quartier (des jeunes, des enfants, un travesti, ce qui est très commun aux Philippines). Les gens de l'endroit quoi! Ils étaient tous étonnés de la nouvelle "sales clerk" (vendeuse) de l'endroit. J'ai surtout bien rigolé avec les enfants qui m'aidaient à me rappeler de dire "Balikan" au départ de chaque client ("revenez-nous"). J'ai fait peur à quelques clients (pensant voir une "white lady", un fantôme). Oups! Désolée!

J'ai bien apprécié être initiée au métier de tenancière de sari-sari. Ce fût l'occasion de rentrer un peu dans la réalité du quartier et partager de leur quotidien, simplement. C'est génial d'avoir une grande amie comme Zaida qui me permette de vivre ceci.

C'est génial d'avoir autant de grands amis dans un autre pays!!
Je me sens privilégiée de vivre ça.

June 27, 2009

Last days in the Philippines - Derniers jours aux Philippines

Je suis à Quezón, près de Manila, chez ma copine Zaida. À cause du typhon, j'ai dû annuler la rencontre du groupe de philipinos et d'anciens participants de "RP-Canada World Youth" que j'avais préparé pour le 26 juin. Ce ne sera que partie remise lors de mon prochain séjour ici. Et ce ne sera pas dans 28 ans!

J'avais trouvé un endroit magnifique à Manila (Malate). C'est un petit jardin-îlot de paradis en pleine jungle d'une ville de plus de 25 millions d'habitants, avec une vieille maison coloniale avec son jardin. Magnifique! (Bianca's Garden)- dans un quartier difficile, il est vrai, avec pas mal de "squatters", mais c'est une réalité ici. Un taxi a refusé de m'y déposer une fois; il avait un peu peur pour moi... Ce n'est pas parce que des personnes sont moins fortunés, qu'elles vivent des temps difficiles, que l'endroit où ils vivent y est dangereux. En passant dans les rues et les ruelles de l'endroit, après quelques jours, j'ai vu dans les regards qu'on me reconnaissait et l'on a cessé de me quémander de l'argent à mon passage. Un endroit où je me suis sentie en parfaite sécurité. Comme partout aux Philippines d'ailleurs.

J'avais prévu pour notre fête, un endroit avec une petite piscine, des arbres fleuris de ylang-ylang, de la limonade de calamensi pour se rafraîchir, du lanka au lait de coco avec une petite touche de gingembre et de poivre noir du pays (ginataang lanka), du poulet adobo, de la bière San Miguel, etc. Un endroit parfait pour des retrouvailles de vieux amis. Je vais organiser cette réunion au même endroit lors de ma prochaine visite. Je ferai très attention pour que ce ne soit pas durant la saison des typhons. Les propriétaires de Bianca's Garden, avec qui ce fût un vrai plaisir d'organiser tout ça à distance (de Biliran, Bato et Palawan), n'ont même pas voulu que je leur verse de dédommagement pour l'annulation de la fête. Ils ont juste dit que ce serait un honneur de faire cette fête ici lors de ma prochaine visite aux Philippines.

Ma copine Marie-Hope a bravé la tempête et est venue en avion me rejoindre à Manila (son avion a mis 5 heures de plus à se rendre ici). On a fait une mini-fête entre nous (Marie-Hope, Zaida, Ester et moi). On a tellement rigolé... Le temps, les distances et les différences de cultures disparaissent quand un groupe de personnes s'apprécient de cette façon. Nous avons pu parler très franchement entre nous de nos vies, de nos joies, de nos tristesses, des déceptions, de nos pires blessures de la vie, de nos espoirs et ... de nos secrets de l'époque et de nos secrets d'aujourd'hui. J'ai appris bien des choses dont, à l'époque, je n'avais pas la moindre idée... et j'ai révélé de vieux secrets et d'autres plus récents!!! Partager ces choses fait grandir. Salamat po à toutes!!! Surtout à Zaida qui a offert le billet d'avion à Marie-Hope pour qu'elle puisse se joindre à nous!!! Zaida est notre ange!!! J'aurais voulu que ce moment n'ait pas de fin.

Nous avons même discuté franchement d'événements de 1981 qui avaient perturbés profondément les 4 groupes. Des événements qui étaient venus toucher nos valeurs, croyances, perceptions... des choses qui vous font réaliser que ce que vous prenez pour des valeurs ou des croyances universelles... ne le sont pas du tout. Nous avons pu échanger avec une franchise exceptionnelle nos pensées du moment et d'aujourd'hui. À mes yeux, nous avons fait preuve d'une très grande "maturité interculturelle".

J'ai su que Manuel (mon kuya-grand frère, mon neveu - je suis en quelque sorte sa tante vu que j'habitais chez Lolo et Lola) avait préparé en secret une surprise pour moi qu'il voulait m'offrir lors de la fête du 26 juin... il a rétabli contact avec la famille Hildebrand du Manitoba chez laquelle nous avons vécu!!! J'ai tellement pleuré de joie quand j'ai appris la nouvelle... Je vais donc avoir d'autres endroits à retrouver... j'espère qu'on puisse y aller ensemble Manuel, sa famille et moi. On pourrait se reposer un moment dessous un arbre qui fut planté par les Hildebrand... il y a très longtemps en l'honneur de 2 personnes qui ont vécu là-bas. Manuel et moi.

Je vais partir dans quelques jours...
Ce n'est pas facile de dire adieu et au revoir, lorsqu'il y a tout cet amour qu'on peut ressentir pour des gens.

Je vais revenir un jour, je l'espère.


Last days in the Philippines
I am in Quezon, near Manila, with my girlfriend Zaida. Because of the typhoon, I had to cancel the encounter of philipinos and former members of the RP-Canada World Youth that I had prepared for June 26. We'll have to reschedule for my next visit here. And it will not be in 28 years!

I had found a beautiful place in Manila (Malate). It was a small garden island paradise in the jungle of a city of more than 25 million. It was an old colonial house with its garden. It was beautiful! This place is called "Bianca's Garden". It is located in a neighborhood where many squatters can be found. A taxi driver once refused to drop me here. He was somewhat scared for me. It is not because people are less fortunate, that they are having a difficult time that the place where they live becomes dangerous. After a few days of walking through the streets and alleys of the place, I saw that they recognized me, and they stopped begging for money. I felt perfectly safe, as I did everywhere else in the Philippines.

I had planned many things for our party: a place with a small swimming pool, flowering trees of ylang-ylang, lemonade of calamensi, lanka coconut milk with a touch of ginger and country black pepper (ginataang lanka), chicken adobo, San Miguel beer, etc. I had found a perfect place for an old friends reunion. I will organize another gathering at the same place on my next visit. I will try to avoid organizing it during typhoon season. The owners of "Bianca's Garden", with whom it was a pleasure to organize all this from a distance (from Biliran, Bato and Palawan), did not want me to compensate them for the cancellation. They just said that it would be an honor to host this reunion on my next visit.

My girlfriend Mary-Hope has braved the storm and came by plane to Manila to join me (her plane took an additional 5 hours to get here). So we improvised a mini-celebration, Marie-Hope, Zaida, Ester and me. We laughed so much! Time, distance and cultural differences disappear when a group of people appreciates one another as we do. We were able to speak very frankly of our lives, our joys, our sorrows, our disappointments, our worst wounds of life, our hopes and ... secrets past and our more current ones. I learned many things, of which I had no idea at the time ... and I have also revealed old secrets and more recent ones! To have shared all this has made us grow. Salamat po to all! Mostly to Zaida who offered the plane ticket to Mary-Hope for her to be able to join us! Zaida is our angel! I wish that this moment had never stopped.

We even talked frankly of events of 1981 that had deeply disturbed the 4 groups. Events that came to touch our values, beliefs, perceptions ... things that make you realize that what you consider universal values and beliefs… are not at all. We were able to share with an exceptional frankness our current thoughts. In my view, we have shown a great "intercultural maturity".

I knew that Manuel (my kuya-brother, my nephew - I am a kind aunt as I lived with Lolo and Lola) had secretly prepared a surprise for me. He wanted to offer it on our celebration day June 26. He has renewed contact with the Manitoba Hildebrand foster family where we both lived! I cried with joy when I heard the news… I will have other places to re-visit… I hope we could go back together Manuel, his family and me. We might rest a moment under a tree that was planted by the Hildebrand. It was planted a long time ago in honor of 2 people who lived there. Manuel and me.

I will leave in a few days ...
It is not easy to say farewell and goodbye, when there is all this love we feel for people.

I will return one day, I hope.

June 24, 2009

La famille Trani se sert d'internet à partir de Baranguay Bato!!!

Je viens de recevoir ce courriel d'Elise:
  • André, la famille Trani vient de m'acheminer une vieille photo de 1981 à partir du petit ordinateur!!! C'est une photo avec la Nanay Trani, à l'époque prof à l'école du village (la Nanay chez qui vivait Manuel). Elise
Ce qui est vraiment intéressant ici, c'est que la famille Trani a réussit à maîtriser rapidement la technologie pour nous envoyer cette photo depuis leur village. Ils ont utilisé un petit ordinateur portatif très robuste qu'Elise leur a donné, avec une connection internet qui fonctionne sans-fils, presque n'importe où aux Philippines. Il faut comprendre qu'il n'existe presque pas de réseau téléphonique aux Philippines. Il n'y a aucun téléphone résidentiel à Baranguay Bato. Seuls les téléphones cellulaires fonctionnent (et à grands frais, sauf pour les textos). 

The Trani family is using internet from Baranguay Bato!
I have just received this email from Elise:
  • André, the Trani family has just sent me this old 1981 picture using the tiny computer!!! It is an old picture of Nanay Trani, who at the time was the village school teacher (the Nanay where Manuel lived). Elise
What is really interesting here is that the Trani family has managed to quickly master the technology to send us this picture from their village. They used a small sturdy laptop that Elise gave them, with a wireless internet connection, which can connect from almost anywhere in the Philippines. We have to understand that there is almost no land-based telephone network in the Philippines, as we know it in Canada. There is no home phone in Baranguay Bato. Only cell phones work (and at great expense, except for SMS).


In 1981, was this the type of building where classes were held in Baranguay Bato? I thought that walls let more daylight come in. Where were classes taking place?

Viewing and Searching this blog

Several readers of this blog have asked for ways to explore the previous posts. Aside from the left column "Blog Archive" for the previous months, you can use with the "Blog search" for specific keywords. Another way is to subscribe to the "Syndicated feed" of this blog, which is more efficient for slower internet connections. This function appears at the bottom of this page "Subscribe to: Posts (Atom)". However, this "Atom" feed only gives you the last 25 entries. To read beyond that point, try the following links:

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Automatic translations

For those who want to read my little travel notes in another language than French or English, you can know activate the automatic translation button at the left side of the screen. I do not guarantee it will properly or even fully translate what I meant to say. I can guarantee you that it will introduce some weird translations. Sorry for this, but a little translation is better than none at all.

Thanks André, for all these wow features you have added!! (He is my brother-in-law, who takes my travel notes and pictures and puts them in this format - corrected, often translated in English with contextualised pictures from the Internet and appropriate hyperlinks - all of this a lot more presentable than what I would be able to do myself!!!)

Traductions automatiques
Pour ceux qui veulent lire mes petites notes de voyage dans une autre langue que le français ou l'anglais, vous pouvez maintenant utiliser la traduction automatique en cliquant sur le bouton à la gauche de l'écran. Je ne vous garantie pas que la traduction de mes propos sera correcte, ou même complète. Je peux toutefois vous garantir qu'il y aura certaines traductions bizarres. Désolé pour cela, mais un peu de traduction est mieux que rien du tout.

Merci André, pour tous ces bidules que tu as ajouté! (C'est mon beau-frère, qui digère mes notes et mes photos de voyage, et les met dans ce format - corrigé, souvent traduit en anglais avec des images contextualisées de l'Internet et des liens hypertexte - tout cela rend mon blogue un peu plus présentable que ce que je serais capable de faire moi-même! )

June 23, 2009

Veste en abaca - Designer abaca vest

Ce matin, je suis allée pour mon dernier essayage à la Boutique Pierre Angeli de Cebu. J'y ai rencontré la femme du maire Cebu (dame Margot V. Osmeña, épouse de l'honorable maire Tomas R. Osmeña). J'imagine qu'elle était là pour qu'on lui confectionne des robes de soirées. Philip me l'a présentée. Elle m'a dit avoir entendue parler de moi (et de ce blogue) et tenait à me remercier personnellement d'apprécier les Philippines et ses spécificités. Que l'on oublie trop souvent d'apprécier les choses près de nous.

Elle a examiné la veste en abaca et approuvé le résultat final!!!

Ce fut une expérience extraordinaire de voir à l'oeuvre un artisan de la Haute couture des Philippines!!!

Un grand merci!!

Designer abaca vest
This morning I went for my last fitting at Boutique Pierre Angeli in Cebu. I met the wife of the mayor of Cebu (first lady Margot V. Osmeña, wife of Hon. Mayor Tomas R. Osmeña). I guess she was there to have some evening dresses made. Philip presented me to her. She said she had heard about me (and this blog) and wanted to thank me personally for my appreciation of the Philippines and its specificities. That too often we forget to appreciate things around us.

She examined my abaca jacket and approved the end result!

It was an amazing experience to see the work of a haute couture craftsman from the Philippines!

A big thank you!

Aujourd'hui : typhoon and sick-malade

Il y a un typhon qui sévit sur la région. Mon avion pour Manila a été reporté à demain. C'est un peu épeurant: pluies diluviennes, vents et la terre qui s'assombrit. Je suis malade aujourd'hui, la température qui commence à m'achaler. Je vais faire une méga sieste et ça ira mieux demain, je l'espère, sinon on va me faire rebrousser chemin à l'aéroport.

There is a raging typhoon on the region. My flight to Manila was delayed until tomorrow. It's a bit scary: torrential rains, winds and the sky darken. I am sick today, the hot and humid climate is beginning to bother me. I'll take a super nap and I should be better tomorrow. I sure hope so, otherwise they could refuse me access at the airport, because of the flu scare.

June 21, 2009

Canada World Youth - Jeunesse Canada Monde

Ce dont Jeunesse Canada Monde est fait
À Bato, on m'a parlé de la vie et du décès de Nanay et Tatay Trani, les gens chez qui j'habitais. On m'a raconté que pour rire, ils parlaient en anglais avec les gens du village - comme contaminé par le Canada.....

On m'a dit que souvent, on se racontait de petites histoires, des anecdotes de mon séjour à Bato. Il paraît qu'on a apprécié le fait que je sois ouverte à parler aux gens de l'endroit, quel que soit leur statut social, simplement. Que je sois intéressée à connaître leur monde, avec un sourire.

Les enfants Trani étaient persuadés que Manny et moi avions séjournés près de 2 ans chez eux, à cause de l'abondance de leurs souvenirs. Certains sont même toujours capables de dire quelques mots de français (!) tout comme Manuel, mon homologue, qui par moments intenses, me glisse, encore aujourd'hui, un "mon ami" réconfortant ou quelques mots dans ma langue. Une surprise est l'intensité et la facilité de la reprise de contact. Le lien est bien vivant! C'est époustouflant comment il est facile de reprendre le contact... avec des gens qu'on a appréciés et bien connus !

Ce qui m'a le plus touché, c'est de savoir que Tatay, lors de ces tous derniers moments, demandait encore de mes nouvelles, "une de ses filles" disait-il... après plus de 20 ans passés par là... Manuel a su graver un impact éternel dans la famille Trani, celui qui restera à jamais leur grand frère (Kuya Manny), le fils aîné de la famille.

Ce qui est à ce point troublant, c'est qu'un séjour de quelques mois à un endroit ait eu un tel impact dans autant de vies. Moi qui croyais qu'on ne se souviendrait plus de moi…

Tout cela grâce au programme de Jeunesse Canada Monde (qui vivote de quelques subventions du gouvernement). Tout cela, en partageant un peu de la réalité d'autrui.

Je ne me serais jamais douté que la venue du premier groupe d'étrangers accompagnés de philippins sur une petite île du Pacifique aurait, après presque trois décennies, occupe encore une place dans le coeur des gens de l'endroit.

Que le nom de "Sunshine" (pour Jacinthe) résonne encore à Biliran, qu'on veuille reprendre contact instantanément avec Marie-Hope, qu'on me parle de Pierre (qui ressemblait à Jésus avec sa barbe et ses cheveux longs), qu'on m'aborde dans le baranguay où vivait Chuck et Rolland pour avoir de leurs nouvelles, qu'on me dise toute la fierté du lien intime qui relie Ronnie jusqu'à ce jour à leur famille, qu'on pense encore à Claudio, Marie-Helen, Venus, Bob, Jill, Noel, Sancho et Jean-Marie.

C'est un peu ça un programme de Jeunesse Canada Monde, près de 30 ans plus tard.

What Canada World Youth is all about
In Bato, I talked about the life and death of Nanay and Tatay Trani, the couple with whom I lived back in 1981. I was told that to stir up some laughter, they spoke in English with village people - as if they were "contaminated" by Canadians…

I was told that often, anecdotes were exchanges from the time when I stayed in Bato. It seems that they appreciated the fact that I was open to talk villagers, whatever their status, in a simple manner, the fact that I was interested in their world, with a smile.

Trani children were convinced that Manny and I had stayed almost 2 years with them, because of the abundance of their memories. Some are still able to say a few words in French (!) just like Manuel, my counterpart, who can, even now, during an intense moment, slip a comforting French expression to me such as "mon amie", or a few other words in my language. Another surprise is the intensity and ease with which contacts are established again. The relationship is still alive! It's amazing how easy it is to resume contact… with people we knew well and were fond of!

What touched me the most is learning that Tatay, during his last moments, was still asking about me; "One of his daughters" he said ... after more than 20 years… Manuel also made an ever-lasting impression on the Trani family. He will stay forever their big brother (Kuya Manny), the eldest son of the family.

What is so troubling is that a few months stay in one place has had such an impact on so many lives. To think that I thought they might not remember me…

All this took place because of the Canada World Youth program, which,
I hear, is still barely alive with dwindling government subsidies. This took place by sharing a bit of the reality of others.

I would never have guessed that the arrival of the first group of foreigners, accompanied by their Filipino counterparts, on a small island in the Pacific would, after almost three decades, still hold a place in the hearts of the people of this place.

That the name "Sunshine" (for Jacinthe) still resonates in Biliran, that we want to reconnect instantly with Mary-Hope, that I spoke to Pierre (who looked like Jesus with his beard and long hair), that I would be approached in Baranguay where Chuck and Rolland had stayed, in order to get some news of them, that they would tell me of the pride they still have of the intimate bond that links them to Ronnie, that someone is still thinking of Claudio, Marie-Helen, Venus, Bob, Jill, Noel, Sancho and Jean-Marie.

That is what the Canada World Youth program fostered, nearly 30 years later.

June 20, 2009

Réflexion sur l'impact de la construction de route en ciment sur les communautés locales éloignées

Hier, j'ai fait un trajet de 7 heures sur une route en semi-construction avant de prendre l'avion pour Cebu. La route est déjà en partie en ciment (environ 25 à 30 %), d'autres sections sont en chantier (environ 20%) et le reste en gravier (40%).

J'ai vu de pareils chantiers dans plusieurs provinces et îles du pays.
Dans d'autres régions, toutes les routes, même les petites routes secondaires, sont déjà en ciment. Ces routes sont souvent bien plus belles que celles que nous avons chez nous!

Nous sommes en pleine saison des pluies.... donc par moments, les routes sont détrempées, quelques fois à la limite d'être praticables (plusieurs sections seraient tout simplement fermées selon nos standards). Ça me rappelle nos "nids de poules" après notre hiver... en plus intense.

Toutefois, les sections où les routes sont en ciment font exception !!!
Elles restent praticables, immuables aux effets des pluies torrentielles !

En me promenant un peu partout au pays, j'ai remarqué une différence notable entre les zones où la route est en ciment et les endroits où les routes sont toujours en gravier...

Le temps semble avoir pris une différente tournure dépendamment si on se trouve dans une zone ou une autre. Je me souviens qu'en 1981, le temps constituait une variable bien relative. Le terme "bientôt" pouvait très bien vouloir dire "demain", "lors de la prochaine marée haute" (ce qui facilite les voyages en banka), ou tout simplement "un jour ou l'autre". Cette fois-ci, on me disait souvent: "Ce sera bientôt ... si la route est praticable". Toutefois, dans les endroits où les routes sont en ciment, on ne mentionne plus les aléas des effets des pluies sur le temps.Tout devient plus précis, et un rendez-vous à 8 heures, est vraiment à 8 heures!!

Je remarque que les habitations sont en pleines mutations. Dans ces zones, en cours de transformation, on voit apparaître sur les routes, par-ci par-là, des maisons en ciment (pour lesquelles il est probablement plus facile de se procurer des matériaux de construction de la ville). Le paysage change, les villages de maisons de matériaux locaux (toit de chaume, structure en bambou, murs de feuilles tressées, maison sur pilotis où l'on y monte par un petit escabeau-escalier de 3 marches) commencent à changer. On voit beaucoup de maisons hybrides, mélangeant maison de type plus moderne et maisons traditionnelles.

À Palawan, à l'intérieur des terres, on revient au royaume du carabao comme force de travail première dans les champs. Dans d'autres régions, j'ai rarement vu un carabao. À l'oeuvre dans les rizières une machine fonctionnant à l'essence prépare la rizière, toujours guidée par l'agriculteur de la même façon.

Je ne peux qu'imaginer l'impact d'une nouvelle route sur la vie d'une communauté. La ville la plus proche devient soudainement plus accessible et son influence plus grande. Les structures de pouvoir locaux et d'autorité doivent en prendre pour leur rhume. Les petites boutiques doivent fermer, l'attrait de la ville devenant plus vif. C'est une forme de changement radical vécu à l'échelle humaine... avec les beaux côtés d'une modernité finalement acquise, et ses effets dévastateurs...

Pendant la construction, c'est le chaos total avec l'apparition soudaine d'équipements lourds et d'une multitude de travailleurs qui nivellent le terrain souvent à la pelle et la pioche. Ils changent le paysage en découpant des portions de montagnes, construisant des ponts là où, auparavant, il y avait quelques planches en bois pour traverser une petite rivière. Un travail colossal qui doit perturber le quotidien de petits bleds bien tranquilles...

La vie change aux Philippines jusque dans les campagnes.



Reflection on the impact of cement road construction on remote communities
Yesterday, I traveled 7 hours on a half constructed road, before taking the plane for Cebu. The road is partly made of cement (25 to 30%), other sections are under construction (about 20%) and the rest is gravel (40%).

I have seen similar projects in several provinces and islands of the country. In other areas, all roads, even small secondary roads, are already in cement. These roads are often in better shape than ours, in Quebec!

We are in the rain season, so at times, the roads are wet, and sometimes they are barely drivable: several sections would be closed by our North-American standards. It reminds me of our "potholes" after winter, but a little more intense.

However, sections where roads are made of cement are an exception!
They remain drivable, enduring the effects of torrential rain!

As I walked across the country, I noticed a significant difference between areas where the road is made of cement and places where roads are still made of gravel.

Time seems to have taken a different meaning, depending on which type of road is in your area. In 1981, I remember that time was a flexible notion. The word "soon" could very well mean "tomorrow", "at the next high tide" (which facilitates travel with a banka), or simply "one of these days." During this trip, I was often told: "It will be soon ... if the road is drivable." However, in places where roads are made of cement, there is no mention of the effects of rain on time. Everything becomes more precise, and an appointment for 8 o'clock, is really for 8 o'clock!

I noticed that homes are changing. In these constructed areas, we see close to the roads, houses made of cement, since it is probably easier to get building materials from the city. The landscape also changes: village houses made of local materials are starting to change too. While they were usually built with a thatched roof, a bamboo structure, walls of woven leaves, resting on stilts, with a small 3 steps ladder-staircase at the entrance, we can see now many hybrid houses, mixing a more modern style with those traditional house features.

In Palawan, in the hinterlands, we return to the kingdom of the carabao as a work force in the first fields. In other areas, I have rarely seen a carabao. At work in the rice fields, a machine running on gasoline is at work in the rice fields, guided by the farmer in the same manner.

I can only imagine the impact of a new road over the life of a community. The nearest town suddenly becomes more accessible and therefore gains in influence. The local structures of power and authority are most likely challenged. Small shops might close, the attractiveness of the city becoming more intense. It is a form of radical change experienced on a human scale… with the good sides of modernity finally reaching them, along with its devastating effects…

During road construction, total chaos sets in, with the sudden onset of heavy equipment and a multitude of workers that level the ground in preparation for the road, with their bare hands, using shovels and pickaxes. They change the landscape by cutting portions of mountains, building bridges where previously there were a few wooden planks to cross a small river. This colossal task is disrupting the lives of many small and quiet communities.

Life changes in the Philippines, and it is now reaching the countryside.

2nd snorkling experience - 2e expérience de snorkling

Être initiée au snorkling (plongée en apnée) dans le paradis du monde marin...
J'étais à Palawan dans la région de El Nido ! Un endroit à couper le souffle - un paysage sauvage et féerique (avec des montagnes dans la mer comme au Vietnam) et une mer avec des bleus azur, indigo, turquoise et des teintes de vert!!!

J'avais déjà tenté ma première expérience dans la Baie de Honda (près de Puerto Princessa). La première fois, j'ai été foudroyée par les couleurs ! Comment se fait-il qu'on m'avait caché l'existence d'un monde parallèle aussi longtemps??? J'étais hypnotisée par l'allure de tout ce que je voyais devant mes yeux. Il y avait trop d'information en même temps, une surcharge de couleurs.

L'idée de passer toute une journée à explorer différents sites de snorkling m'a enchantée!!! Nous sommes parties sur un petit banka, moi, ma compagne (ce n'est pas toujours bien vu qu'une femme fasse des activités seule avec des hommes), le capitaine et mon guide de snorkling.

Comme plusieurs philipinas, ma compagne n'était pas très à l'aise dans l'eau. En comparaison, j'étais une excellente nageuse (quand en fait je suis d'un calibre plutôt limite). On a donc commencé mollo, avec veste de sécurité. Très joli la veste, mais ça ne nage pas très bien, et tu te retrouves à faire beaucoup de broue en surplace...

J'ai attaché la ceinture à mon poignet pour faciliter mes mouvements. Nous n'étions pas en pleine mer, donc OK. On commence l'excursion dans une baie aux falaises escarpées. On accède à un lagon secret en passant par une petite ouverture dans la roche.
On accède au paradis perdu. L'eau d'ici doit être bénie ! J'ai passé un bon 10 minutes à tournoyer sur moi-même. J'étais entourée d'une nuée de poissons multicolores (je me suis même fait chatouiller les orteils par certains). Mon guide s'est occupé d'assurer la sécurité de ma compagne en l'emmenant dans une zone où elle peut observer plein de choses, tout en gardant pied à terre. Nous sommes partis seuls dans une autre petite crique, avons pénétré dans une caverne - une cathédrale de la mer. Tout en haut une ouverture pour que le soleil se joigne à la cérémonie. Ce n'était que notre premier arrêt !!

Ensuite, visite de l'entrée des abysses,
des grands fonds. De quoi donner le goût de faire de la plongée sous-marine !!! (Sophie ce que je pouvais penser à toi !!). Dans la mer, il existe un mur, c'est les grands fonds. On le voit par la couleur de l'eau qui devient plus sombre, presque noire. On peut y apercevoir de gros poissons, toute une vie qui ne nous est malheureusement pas accessible.... nous avons donc passé un peu de temps juste à la limite des barrières de coraux et des grands fonds. Beau à en perdre la tête. J'oubliais que je respirais par un petit tube, qu'au-dessus de ma tête, les vagues étaient assez importantes... la beauté prend toute la place.

On a ensuite fait une petite virée en haute mer, fait un barbecue dans une grotte, été sur une île au sable blanc boire de l'eau de coconut et manger la gelée de jeune coco (un petit délice).

On ne m'avait pas dit (ou je n'avais pas porté attention au fait) que le snorkling implique qu'on flotte, qu'on nage à la surface de l'eau (qui a une grande capacité réfléchissante). Après plusieurs heures de grand plaisir sous l'eau.... j'ai ressenti un peu de picotement aux mollets, aux cuisses, au dos, au cou et aux épaules.... Mon application de crème solaire (habituellement impeccable) n'était, dans ces circonstances, pas tout à fait appropriée.... Un petit coup de soleil dont je vais ressentir pendant quelques jours les effets...

Second snorkeling experience
To be initiated to snorkeling in the paradise of the underwater world...
I was in Palawan in the region of El Nido! A place to bewilder you - a wild and magical landscape (with mountains in the sea, just like in Vietnam) and a sea of azure blue, indigo, turquoise and shades of green!

I had already tried snorkeling in Honda Bay, near Puerto Princessa. The first time I was awestruck by the colors! How is it that I the existence of this parallel world was hidden from me for such a long time? I was hypnotized by the allure of what I saw before my own eyes. There was too much information at the same time, an overload of colors.

The thought of spending a whole day exploring different sites while snorkeling enchanted me! We started our journey on a small banka, me, my female partner, the boat captain and my snorkeling guide. It is not really appropriate here for a single woman to participate in activities, alone with men.

Like many Pilipinas, my partner was not very comfortable in the water. In comparison, I was an excellent swimmer (when in fact, my swimming abilities are limited). We started easy, with safety vests. Very nice this vest, but you can't swim very well with it, and you end up thrashing around a lot, and going nowhere fast.

I attached the belt to my wrist to facilitate my movements. We were not far out at sea, so it was still safe. We started the tour in a bay with steep cliffs. We entered a secret lagoon through a small opening in the rock. This was just like an entrance to a lost paradise. The water felt as if it was blessed! I spent at least 10 minutes spinning around. I was surrounded by a cloud of fish (some tickled my toes). My guide took care of my partner by bringing her in a safer area, where she could see a lot of underwater stuff, while keeping a foot on the bottom. We went into another small creek, have entered a cave - a cathedral of the sea, with an open top for the sun to join in the ceremony. This was only our first stop!

Then we visited the entry to the ocean abyss,
an oceanic trench. This in itself was enough to make you want to start scuba diving! (Sophie, I was thinking so intensely of you!). In the ocean, there is a wall; it is the deep seabed. We see the color of water becoming much darker, almost black. You can see really big fish, an entire kingdom that is unfortunately not accessible. So we spent some time on the edge of the barriers of coral and this seabed. It was so beautiful, you could lose the notion of time watching it. I forgot that I was breathing through a small tube, that above my head, the waves were quite large... beauty overwhelmed us and made us forget the rest.

We then cruised farther on the high seas, we cooked a barbeque in a cave, we visited an island with white sand, we drank coconut water, and ate baby coconut jelly, which was a real delight.

Nobody told me (or I had not figured) that snorkeling meant that we floated on the water, that we swam at the surface, and that water had a very high reflective capacity. So after several hours of great fun in the water, I felt tiny tickling on my calves, thighs, back, neck and shoulders. My use of sunscreen, which is usually impeccable, was not appropriate for this unusual circumstance. I got a little sunburn whose effect I will carry with me for a few days…

Royaume des formats d'essais - Sample size Kingdom

Les Philippins s'approvisionnent souvent dans des sari sari (de toutes petites boutiques du coin, des dépanneurs où l'on retrouve de tout). Ce sont de petits kiosques sur le bord de la route.

On y retrouve plein de produits en quantité "ready to use" (un sac avec quelques cuillérées d'huile - suffisamment pour cuisiner un seul plat, un sac avec quelques ml de vinaigre ou de sauce soya). On y achète ce dont on a besoin pour le moment présent (un sachet de shampoing pour un seul usage, un sachet de café nescafé ou un sachet de sucre). Tout est en sachet de formats d'usage unique !

Si vous désirez boire un Coca-Cola, on le transvide dans un petit sac et vous partez votre chemin boire votre gourde improvisée de boisson gazeuse (on garde la bouteille ou la canette pour toucher la consigne).

Je suis étonnée de ne pas retrouver par terre tout ces petits sachets utilisés.



Kingdom of the Sample-size portions
Filipinos often supply themselves in a
sari sari (small convenience stores). Those are small kiosks on the roadside.

There are lots of products in "ready to use" quantities (a bag with a few tablespoons of oil - enough to cook one dish, a bag with a few milliliters of vinegar or soy sauce). You can buy what you need on the moment (a packet of shampoo for a single use, a packet of "Nescafé" coffee or a bag of sugar). Everything comes in a bag for a single-use!

If you want to drink a Coca-Cola, they pour it in a small bag. You have to drink it in this improvised soft bottle since they keep the can to get the refund.

I am surprised not to find all those small bags littering the landscape.

Beauty - Beauté

En regardant les annonces de télévision, les affiches et les journaux j'apprends toutes sortes de choses. Je devrais vraisemblablement m'inquiéter que certaines zones de mon corps soient plus foncées. J'avoue humblement ne m'être jamais posé la question: "Est-ce que la couleur de ma peau est égale partout?"

Pourtant ici, des annonces télévisées traitent par exemple de la couleur plus foncée des dessous de bras (ceci n'est pas une joke) et des jointures... On m'y a fait comprendre que c'est très embarrassant de héler un taxi si la couleur de mon dessous-de-bras n'est pas agencée à la couleur de mon visage. Une chance que la compagnie
Unilever a pensé à tout et mis sur le marché un produit spécifique pour blanchir le tout en 2 semaines! La même compagnie offre toute une panoplie de crèmes pour blanchir le visage, le cou, les bras, etc.

Ce genre de produit est largement utilisé par les femmes, même très jeunes. J'ai remarqué (surtout dans les aéroports) des femmes avec un drôle de visage dépigmenté (plus blanc et plus livide) et que le cou et les bras ne sont pas toujours "agencés". C'est étonnant le nombre de femmes qui semblent utiliser ce genre de produits. Celles auxquelles j'en ai parlé m'ont timidement indiquée qu'elles n'en utilisaient plus.

Quand j'ai parlé des dessous-de-bras (!!!) j'ai compris que clairement quelque chose m'échappait.... moi suis toute contente d'avoir un peu de couleur sur ma peau en ce moment. Mais imaginez! Mon dessous-de-bras est resté pas mal plus blanc que le reste de mon hâle. Selon les critères de beauté de chez moi, être basané est un signe de vie agréable, de santé, de beauté.

Ici, la recherche de blancheur impose bien des sacrifices aux femmes. Par exemple, celui de restreindre les déplacements à l'extérieur, de marcher dehors avec un parapluie (en plein soleil), ou le port des manches longues, de toujours chercher de l'ombre (une enveloppe peut très bien faire l'affaire pour produire suffisamment d'ombre pour couvrir le visage quand on déambule dans la rue), ou de ne pas se baigner, ou de se baigner tout habillée (par exemple, une fille de Palawan a fait du snorkling en pantalon). Ça implique de ne pas participer à plusieurs activités - plusieurs femmes ou mêmes enfants sont ainsi exclus d'activités.

Souvent sur les affiches, on voit très souvent des standards occidentaux de beauté, il m'apparaît étonnant que la population d'ici puisse être sensible à un message publicitaire auquelle elle ne peut s'identifier..... ou bien, on voit aussi souvent des actrices s'étant fait refaire un nez plus long et retoucher les paupières pour estomper l'aspect des yeux bridés. (Modification de l'épicanthus et du "second replis" de la paupière supérieure)

C'est bizarre comment les canons de la beauté imposent autant de choses et que même en 2009, ils continuent à contrôler la vie de bien des gens (surtout des femmes). C'est surtout étonnant que la blancheur de la peau soit une préoccupation dans un pays tropical et que ce soit encore aujourd'hui une des bases subtiles des structures sociales (impact des Espagnols).


Beauty
Watching television ads, posters and newspapers, I learn all sorts of things. I should probably worry that some areas of my body are darker. I admit to never have asked myself: "Is the color of my skin even everywhere?"

Yet here, television ads, for example, discuss the issue of the darkness of the skin under the arms and joints (this is not a joke). I was made to understand that it is very embarrassing to hail a taxi if the color of my underarm does not match the color of my face. I'm really lucky that
Unilever has thought of everything and introduced a specific product to launder all in 2 weeks! The same company offers a variety of bleaching creams for the face, neck, arms, etc.

This kind of product is widely used by women, even very young. I noticed (especially in airports) women with a weird de-pigmented face (whiter and paler) and whose neck and arms are not "matched". It is surprising how many women seem to use such products. Women I talked to timidly indicated that they were not using it anymore.

When I talked about underarms (!!!) I clearly understood that something escaped me. It is ironic that I'm very happy to have a little color on my skin at this time. But can you imagine that my underarm has remained much whiter than the rest of my tan! According to my criterion of beauty, a darker skin color is a sign of an easy life, health and beauty.

Here, the search for whiteness requires many sacrifices from women. For example, restrictions on your whereabouts, walking with an umbrella in the sunlight, wearing long sleeves, always try to cover yourself (an envelope can do the trick to cover your face), avoid swimming in the sun, or swim with clothes on (for example, a Palawan woman was snorkeling with pants on). Women and children are therefore excluded from many activities.

Posters often present Western standards of beauty. I'm always surprised to realize that the people may be sensitive to advertisements, which they can't identify with. Actresses can be often seen with a longer nose, or modified eyelids to diminish the Asian beauty of "almond eyes". (Epicanthal fold and "double-eyelid")

It's surprising how the canons of beauty impose so many things and that even in 2009; they continue to control the lives of so many people (mostly women). This is especially surprising that the whiteness of the skin is a concern in a tropical country and it is still one of the bases subtle social structures (the impact of the Spaniards).

June 18, 2009

Ants at War - La guerre des fourmis

J'ai visité une île sacrée de Palawan. Un endroit qui s'élève en falaises imprenables. Un endroit un peu intimidant. Il s'agit d'un site funéraire de plus de 45 000 ans des anciens Philippins.


C'est une île volcanique, sauvage et inhabitée, qui abrite une colonie d'hirondelles et de chauves-souris. Les nids d'hirondelles, qui sont construits à l'aide de leur salive, sont très recherchés, car on peut en faire un plat de soupe aux nouilles délicieux, et qui coûte très cher.

Je suis arrivée-là accompagnée d'un chercheur du
musée national d'archéologie qui me fait une visite (juste pour moi). Dès l'arrivée sur l'île, on ressent une étrange présence. C'est un très vieux lieu, un lieu chargé d'histoire. (Les caves du Tabon, à la pointe de Lipuun, dans la province de Quezon, est un site sur la liste de l'héritage mondial de l'UNESCO)


On pénètre dans les premières grottes, je peux presque imaginer les anciens venir ici pour y laisser ceux qui sont malades et dont l'état ne porte aucun espoir de rétablissement ou ceux déjà trépassés. On les laissait là pour mourir dignement avec la présence des anciens comme guides. Sur cette île, il n'y a aucun prédateur, donc seule la mort naturelle pouvait venir emporter ces anciens. On les laissait dans ces grottes avec un peu d'eau et de nourriture et de puissants narcotiques faits d'herbes pour faciliter le passage au trépas. Après plusieurs mois, on retournait sur l'île pour nettoyer les ossements et les insérer selon une technique très spéciale dans une jarre. Une de ces jarres, avec la sculpture des 2 personnes y étant ensevelies y est magnifiquement représentée, on peut la voir sur le billet de 1000 pesos Philippin. C'est une des plus anciens artefacts funéraires de l'humanité.

Il y a plus de 200 grottes funéraires sur l'île. Ce n'est pas la totalité qui a fait l'objet de recherches archéologiques.
En 1962, le Dr Robert B. Fox, un anthropologue états-unien, y a fait les premières fouilles. C'est lui qui a découvert l'urne magnifique qui est maintenant au Musée national à Manila. Juste avant la fin des fouilles, il a eu un malaise. Il a fait une importante crise cardiaque. Par ici, les personnes âgées chuchotent que c'est le résultat de la malédiction. Qu'il n'aurait pas dû perturber cet endroit sacré, secret et connu de peu et surtout il n'aurait jamais dû déplacer les ossements de ces premiers humains.

Il aurait mis 10 ans à se remettre. Dès qu'il a entamé de nouvelles fouilles archéologiques sur un autre lieu funéraire, il a eu une autre attaque. Les esprits des anciens, après le premier avertissement, se sont choqués et n'ont pas toléré d'être perturbé. Il n'y a donc pas beaucoup de nouvelles fouilles dans ces lieux...

Pendant ma visite, on escaladait des parois rocheuses où l'on a gravé de petits escaliers... C'est toute une aventure d'y grimper. Au beau milieu de la visite, tout à coup il y a une rampe !!! miracle, ça va faciliter ma montée... non, je ne remarque pas que le chercheur m'accompagnant n'y met pas la main. J'utilise la rampe comme levier entre chaque marche de hauteurs diverses (certaines avec grands écarts). Je ne porte pas trop attention aux sensations sur ma main, je suis juste soulagée que la montée soit plus aisée... soudain je ressens une vague de chaleur intense... je regarde ma main et une véritable armée y est à l'oeuvre (bataille rangée et tout le kit)!! J'essaie de les déloger de l'autre main, mais ça ne fait qu'empirer l'attaque générale. Une véritable délégation de fourmis est maintenant en route vers moi sur l'autoroute (la rampe). Je les vois arriver en un flot....Le chercheur m'explique calmement qu'après la pluie, elles sont particulièrement féroces à protéger leur territoire et que la rampe devient alors leur chasse gardée puisque le seul endroit non inondé qui demeure une route praticable quoi qu'il arrive. J'avais enfreint leur territoire...

Il n'était pas question que je laisse un tel outil pour m'aider à grimper comme ça. J'ai dû faire une trentaine d'essais et finalement, si j'utilise la rampe avec 2 doigts, elles me laissent tranquille.

Moi et les fourmis avons trouvé une solution de co-habitation

Liens fascinants pour cette histoire:
- "
The manunggul jar as a vessel of history
-
Photos du site des caves de Palawan d'un touriste
- Photos des caves de Tabon du "
Palawan Council for sustainable development"
- L'incroyable découverte du Dr Fox: "
L'homme de Tabon

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Ants at War
I visited a sacred island of Palawan. A place that rises in impregnable cliffs. A place a bit intimidating. It is a Filipino burial site that dates back 45 000 years.

It is a volcanic island, of uninhabited wilderness, home to a colony of swallows and bats. The nests of swallows, which are constructed with their saliva, are highly valuable since it is used to make a
delicious noodle soup, which is very expensive.

I arrived there accompanied by a researcher from the
National Museum of Archeology, who agreed to come with me alone. This was a private visit. Upon arrival on the island, one feels a strange presence. It is a very old place, a place steeped in history. (The Tabon Cave Complex in Lipuun Point, Quezon. It is on the UNESCO world heritage list).


On entering the first cave, I can almost imagine the ancesters coming here to leave those who are ill and whose condition has no hope of recovery, or those already dead. They were left there to die with dignity in the presence of their ancesters as guides. On this island, there are no predators, so only natural death could come and take the elders. They were left in the caves with a little water, food, and drugs made from powerful herbs to facilitate the transition to death. After several months, they returned to the island to clean the bones and insert them in a jar, following a very special technique. On top of one of these jars, there is a beautiful representation of a small sculpture of 2 people in a boat, crossing on the other side of life. The symbol of this jar is so higly respected that we can see it depicted on the 1000 Philippine pesos. This is one of the oldest burial artifacts of humanity.

There are more than 200 burial caves on the island. Not all have been the subject of archaeological research.

In 1962, Dr. Robert B. Fox, an anthropologist from the United States, made the first excavations. He discovered the beautiful urn which is now at the National Museum in Manila. Just before the end of excavation, he took ill. He had a major heart attack. Older people whisper that it is the result of the curse. It is considered that he should not have disturbed this sacred and secret place. Above all it was thought that he should never have to moved the bones of these early humans.

He took 10 years to recover. As soon as he started new excavations on another burial place, he had another attack. It was thought that the spirits of the dead, after the first warning, were shocked and did not tolerate being disturbed. Therefore, there are not a lot of new excavations in these locations ...

During my visit, we climbed rock walls where small steps were carved. That's quite an adventure to climb. In the midst of the visit, suddenly there is a ramp! Miracle, it will facilitate my climb. I did not notice that my accompanying researcher is not putting his hand on this ramp. I use the ramp as a lever between each step of various heights (some with large gaps). I do not pay much attention to the sensation on my hand, I'm just relieved that the climb is easier. I suddenly feel an intense heat wave ... I look at my hand and a whole army is in action (battle and all the kit)! I try to dislodge the other hand, but it only worsens the attack. A delegation of ants is now climbing on me from their highway (the ramp). I see them arrive in a flood.. The researcher explains calmly that, after the rain, they are particularly fierce in protecting their territory and that the ramp becomes their turf, since it is the only place which is not flooded. I violated their territory.

There was no question that I abandon the use of this ramp to help me climb. After 30 trials, I have found the best way to use the ramp with 2 fingers only. This way they leave me alone.

Me and the ants have found a solution of co-habitation

Fascinating links on this story:
- "The manunggul jar as a vessel of history"
-
Palawan cave photos from a tourist
- Palawan cave photos of the "
Palawan Council for sustainable development"
- The incredible discovery of Dr Fox: "
Tabon man"